À l'Ombre du Prophète ﷺ | Jour 13

Central Oxford Mosque Society, Oxford

2 Muharram 1445 • 20 juillet 2023 • 15 min de lecture

Les auditeurs enthousiastes ont été émerveillés par le génie de l’auteur acclamé de Dalāʾil al-Khayrāt, lorsque Shaykh Muhammad Al-Yaqoubi a révélé de nouvelles informations sur sa vie remarquable.

Les découvertes issues des recherches approfondies menées par le noble Shaykh, et qui ont abouti au magnifique coffret en trois volumes présenté ce mois-ci, ainsi qu’à un commentaire inédit, ont été partagées avec les participants à la rencontre d’Oxford.

Un trésor de photographies accompagnait les descriptions, montrant la madrasah Saffarin à Fès, au Maroc, où le grand Imam Al-Jazūlī résidait quand il était jeune homme et poursuivait ses études, ainsi que le petit escalier et la porte de sa chambre, que l’on peut encore visiter. C’est dans cette chambre que son père a découvert qu’il avait recouvert l’intérieur de son armoire du mot « mort », à l’insu de ses camarades de classe, en raison de son attachement sincère à la akhirah (l’au-delà).

La guidance et le souci concernant la Ummah étaient au cœur de l’œuvre de la vie de l’Imam Al-Jazūlī, a expliqué le Shaykh. Le célèbre érudit du XVe siècle, qui maîtrisait toutes les sciences islamiques et comptait des milliers de disciples, ne souhaitait pas attendre que les gens viennent à lui ; il voulait apporter la lumière de la guidance à ceux qui se trouvaient dans les régions les plus reculées.

« Il employait une nouvelle méthode. », a déclaré Shaykh Muhammad Al-Yaqoubi.
« Il envoya des groupes de disciples aider les gens à faire leur tawbah (repentir). Il voyait les choses d’un autre point de vue. Il y avait des gens dans les montagnes qui ne savaient pas comment accomplir le wudu (ablution). Il estimait que ces personnes avaient besoin d’aide. »
« L’Imam Al-Jazūlī était un génie. »

Il encourageait également le rasage du crâne pour accompagner le repentir, afin que les nouveaux cheveux poussent alors que les intentions étaient renouvelées. À sa mort, il comptait 12665 disciples dans un village de montagne éloigné de toute grande ville.

« C’était impressionnant, au-delà même de toute imagination. », a déclaré le Shaykh.
« Aucun autre n’avait la moitié ou le quart de ce nombre en un seul endroit. »
« Il n’était pas un maître soufi ordinaire. »

Le lumineux Dalāʾil al-Khayrāt est l’incarnation des objectifs du célèbre érudit – produire une compilation transformatrice de prières pour le Prophète ﷺ, majestueusement combinées à la connaissance de toutes les sciences islamiques, et pourtant admirablement simplifiées et rendues accessibles à tous.

« Aucun livre écrit par un être humain n’a eu autant de succès que celui-ci », a déclaré le Shaykh.
« Ce livre a servi de source de motivation et d’éducation et a été une source d’amour et de paix dans le monde musulman pendant 600 ans. »
« La sincérité de l’auteur est le secret de son succès. », a-t-il ajouté.

L’Imam Al-Jazūlī a forgé un véritable attachement au Prophète ﷺ à travers cette œuvre célèbre, écrite vers l’âge de 30 ans, qui a à son tour alimenté la Ummah musulmane de force et de succès pendant des siècles.

Le Shaykh a appelé à un retour aux sources, en particulier pour les jeunes musulmans, dont beaucoup sont tombés dans deux groupes désastreux : ceux qui se livrent à la drogue et au crime et ceux qui promeuvent des idéologies extrémistes. Tout cela parce qu’ils sont tristement attachés à des modèles autres que celui du Prophète ﷺ, allant des célébrités aux individus et groupes extrémistes.

« Puisse Allah ﷻ amender leurs cœurs », a-t-il déclaré.
« Nous devons raviver le sentiment d’aspiration au Prophète ﷺ. »

Les recherches du Shaykh ont révélé des faits fascinants sur l’Imam Al-Jazūlī, notamment la chronologie et l’ordre des événements de sa vie, les personnes clés qu’il a rencontrées, le nom de son maître soufi, le fait que c’est probablement le gouvernement local qui l’a empoisonné mortellement et que son corps est devenu un symbole de révolte pendant une révolution de 20 ans menée par l’un de ses étudiants, ainsi que sa réclusion de 14 ans pendant laquelle ses invocations quotidiennes comprenaient la lecture de Dalāʾil al-Khayrāt trois fois par jour.

Après avoir reçu l’ordre de prêcher après la réclusion, sa popularité a atteint de nouveaux sommets et des foules de gens ont campé près de lui, au grand dam des autorités locales. Le Shaykh a expliqué : « Ses paroles, sa lumière, attiraient les gens. Il avait un grand impact spirituel ».
Lorsqu’il s’est installé à l’ouest des montagnes de l’Atlas, il a veillé à ce qu’il y ait une institution pour l’enseignement aussi bien que pour le culte.
Il est mort prosterné pendant la prière du Fajr en 870H, à l’âge de 75 ans environ. Il a d’abord été enterré à Afughal, mais 60 ans plus tard, il a été transféré à Marrakech. Lorsque la tombe a été creusée, des foules immenses ont vu le corps du grand saint ressemblant miraculeusement à celui d’une personne vivante.

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